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Max Alhau - membre de l'Académie Mallarmé
P A R I S F R A N C E 2 0 2 3
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Max Alhau
Trois poèmes
Parmi les quelques lueurs
que la nuit concède au jour,
tu retrouveras les pistes effacées
d'une vie qui se délite.
Mais ce seront les steppes ;
les déserts ou les champs
qui filtreront dans ta mémoire
pour redonner à ce parcours
un semblant d'exactitude
malgré les erreurs, les mensonges
qui le disputent à la vérité.
- : -
Rien n'est si proche
que ce jour qui s'éloigne.
Les terres que tu parcours
sont à portée de souffle
mais lointaines sur les cartes.
Il en est de même
de ces visages ceinturés de nuit
qui habitent tes rêves
et passent outre toute durée
pour s'inscrire très haut
dans ces lieux tenus secrets
et dont tu as perdu le nom.
- : -
Les signes gravés sur la pierre,
le vent les efface d'emblée,
la nuit les renouvelle :
pas de lecteurs pour ces récits,
simplement le vol d'une mésange
qui d'un coup d'aile
redonne vie à ces légendes
sans nulle marque d'héroïsme.
Max Alhau est né le 29 décembre 1936 à Paris.
Il a été professeur de lettres modernes et chargé de mission pour la poésie à Paris X - Nanterre.
Il a publié une trentaine de recueils de poèmes.
Parmi les plus récents : Si loin qu’on aille (L’herbe qui tremble, 2016, Prix François Coppée de l’Académie française), En cours de route (L’herbe qui tremble, 2018), Les yeux bleuis de rêves (Voix d’encre, 2018), Les mots en blanc (Voix d’encre, 2020), Des pas sous le sable (Voix d’encre, 2021) et Entretenir le feu (Voix d’encre, 2022).
Max Alhau est aussi nouvelliste et traducteur de l’espagnol. Il est membre de l’Académie Mallarmé.
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